Résumé :
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Dans cette thèse, l'auteur étudie la montée d'un double phénomène au cours du XIXème siècle : la croissance spectaculaire de la consommation d'alcool et la naissance et le développement de l'antialcoolisme. Il choisit comme terrain d'observation, la Seine inférieure, département en tête en matière de consommation d'alcool distillé, et regarde comment sur "cette terre préférée de l'alcool", la greffe de l'antialcoolisme a pu prendre. Son travail s'articule en trois points. Le premier point traite de l'alcoolisation des français dans la deuxième moitié du XIXème siècle : l'auteur étudie l'évolution diachronique et synchronique de leurs consommations, ainsi que la part respective des diverses régions et départements, des villes et des campagnes et tente de mettre en évidence les principaux facteurs favorisant ces consommations. Le deuxième point traite de la genèse et du développement de l'antialcoolisme : de la prise de conscience d'une suralcoolisation de la société naît l'antialcoolisme au sein de l'élite dirigeante. Dès lors, l'alcoolisme reçoit son statut de mal absolu, multiforme et ubiquiste. Enfin, le troisième point s"intéresse à l'action antialcoolique durant la troisième république : convaincu de l'urgence sociale, et fort de son recrutement, le mouvement antialcoolique entreprend un vaste programme d'actions qui pourra obtenir quelques succès ou connaître des reculs significatifs suivant la conjoncture économico-sociale et les aléas de la vie politique. Cette thèse a obtenu le prix Robert Debré 1987 du haut comité d'étude et d'information sur l'alcoolisme. Le tome 2 traite du dernier point de la thèse : l'action antialcoolique de 1870 à 1940.
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