Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS cQU8R0xr. Diffusion soumise à autorisation]. L'émergence et la propagation de la tuberculose multirésistante, c'est-à-dire présentant une résistance à au moins l'isoniazide et la rifampicine, pourrait menacer la lutte antituberculeuse dans le monde entier. La conduite à tenir face à la tuberculose multirésistante dans des contextes de ressources limitées est controversée. En 1999, l'OMS a créé un groupe de travail sur le DOTS-Plus, une initiative explorant la faisabilité programmatique et le rapport coût-efficacité du traitement de la tuberculose multirésistante dans les pays de revenu faible à moyen, afin d'examiner la prise en charge de cette affection dans les conditions de mise en oeuvre du programme. En fait, les problèmes de cette mise en oeuvre se sont avérés plus ardus que ceux posés par l'accès à des médicaments de deuxième intention, dont les prix ont commencé à baisser. A partir de données du projet de surveillance OMS/Union internationale contre la Tuberculose et les Maladies respiratoires, nous avons groupé les pays selon la proportion de malades tuberculeux ayant achevé leur traitement avec succès et la proportion de cas de tuberculose multirésistante parmi les patients n'ayant encore jamais été traités. La matrice ainsi obtenue fournit un cadre permettant de décider d'utiliser ou non des médicaments de deuxième intention dans un programme national. Les pays dans lesquels le taux de réussite du traitement - c'est-à-dire la proportion de nouveaux malades qui vont jusqu'au bout du traitement prévu, que la guérison bactériologique soit documentée ou non - est inférieur à 70% devraient donner la priorité à l'introduction ou à l'amélioration du DOTS, la stratégie de lutte antituberculeuse en cinq points recommandée par l'OMS et l'Union internationale contre la Tuberculose et les Maladies respiratoires. Un programme défectueux peut générer une multirésistance plus vite qu'il n'est capable de la traiter, même en disposant de ressources illimitées. Il n'existe pas de recette unique pour lutter contre la Tuberculose Multirésistante sinon une utilisation judicieuse des divers outils disponibles : tout d'abord un DOTS correctement appliqué et des pratiques de lutte contre l'infection, et ensuite le recours approprié à des médicaments de deuxième intention. L'intervalle entre ces deux phases dépendra du contexte et des ressources locaux. Lorsque des fonds sont alloués pour le traitement de la tuberculose multirésistante, il est nécessaire d'augmenter les ressources humaines et financières pour étendre l'utilisation du DOTS dans le monde.
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