Résumé :
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[BDSP. Notice produite par CREAIORSLR knG9R0xt. Diffusion soumise à autorisation]. Jusqu'à présent, les études qui ont porté sur les variations de l'utilisation des services en santé mentale selon le voisinage et leurs relations avec les attributs locaux, comme la disponibilité des services de santé et la défavorisation socioéconomique, n'ont pas tenu compte des caractéristiques individuelles (âge, sexe, revenu ou instruction par exemple). Ainsi, notre étude représente un effort important dans la clarification du rôle des caractéristiques individuelles et locales dans l'utilisation des services en santé mentale. Son objectif est de démêler les influences des caractéristiques individuelles et du voisinage sur l'utilisation des services en santé mentale. Dans cette étude transversale, 423 personnes ayant des problèmes de santé mentale ont été sélectionnées dans la population générale, et reliées aux données du secteur du recensement canadien de 2006. Les variables du voisinage comprenaient la défavorisation socioéconomique, le revenu moyen, la stabilité résidentielle et la proportion d'immigrants récents. Les caractéristiques individuelles englobaient le sexe, l'âge, le statut matrimonial, la santé mentale auto-rapportée et le nombre de diagnostics. Une régression logistique multi-niveaux a été utilisée pour évaluer simultanément les caractéristiques individuelles et du voisinage sur l'utilisation des services en santé mentale. Le coefficient de corrélation intra-classe indique que le voisinage explique 12,26% de la variation de l'utilisation des services en santé mentale. L'analyse finale montre qu'au niveau individuel, être une femme, être marié ou évaluer sa propre santé mentale moins qu'excellente augmente l'utilisation des services de santé. Au niveau du voisinage, la défavorisation socioéconomique est liée à une diminution de l'utilisation des services (OR=0,71, p<0,05), tandis que la stabilité résidentielle est liée à une utilisation plus importante (OR=1,24, p<0,05). Les caractéristiques individuelles et du voisinage déterminent l'utilisation des services en santé mentale. La prise en compte de ces deux niveaux permettrait de mieux orienter les politiques de santé et d'assurer une meilleure planification des services pour une meilleure allocation des ressources selon les besoins. Toutefois, d'autres recherches sont nécessaires pour déterminer par quels moyens le voisinage influence l'utilisation des services de santé. (R.A.).
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