Résumé :
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Les résultats de l'Observatoire permettent l'élaboration et l'argumentation de propositions auprès des acteurs politiques, institutionnels et professionnels de santé pour améliorer l'accès aux soins des populations précaires. Le rapport 2003 est réalisé à partir : des recueils médico-sociaux enregistrés en informatique des centres d'accueil, de soins et d'orientation (CASO) ; des observations des acteurs des missions et en particulier des travailleurs sociaux sur les dispositifs d'accès aux soins et les difficultés existantes ; des données qui commencent à être recueillies dans les actions mobiles de proximité ; du résultat d'une enquête spécifique menée lors du teknival de décembre 2003 en Bretagne ; et du suivi des dispositifs législatifs et réglementaires concernant l'accès aux soins. Les résultats statistiques portent sur 19 863 patients et 43 526 consultations médicales effectuées dans les CASO. Le profil démographique montre que les consultants sont majoritairement des hommes (59%), jeunes (âge moyen de 34 ans, 57% ont moins de 35 ans, un patient sur 10 est mineur), et étrangers (86%). Les 5 nationalités les plus représentées sont l'Algérie, la France, le Maroc, la Roumanie et le Cameroun. 63% des patients étrangers sont en France depuis moins d'un an, 17% depuis plus de 3 ans. Le profil socio-économique est marqué par la précarité : 36% des patients déclarent vivre dans un logement précaire et 20% sont sans domicile. Lorsque le logement existe, celui-ci est ressenti par les patients parfois insalubre (14%) ou surpeuplé (16%) et cela d'autant plus que le logement est précaire. 96% vivent avec moins de 566,5 euros par mois (seuil CMU/AME). Près d'un étranger sur deux n'a pas de titre de séjour (47%) et plus d'un quart est demandeur d'asile (27%). 79% des personnes rencontrées n'ont aucune couverture maladie lors de leur première visite à Médecins du Monde. A droit équivalent, les étrangers ont deux fois moins souvent leurs droits ouverts à la CMU que les français (29% vs 59%). Les principales difficultés d'accès aux soins sont l'obligation de domiciliation (57% des patients concernés n'en ont pas) ; les difficultés financières (43%) ; la méconnaissance des droits et des structures (42%) ; les difficultés administratives (24%) et la barrière linguistique (17%). Enfin, parmi les patients qui relèvent de l'AME, 18% nécessitent des soins urgents. Et pourtant, à partir du 1er janvier 2004, l'ouverture immédiate des droits n'est plus possible. En 2004, les chantiers de l'Observatoire seront de : témoigner des conséquences des restrictions de l'AME sur l'accès aux soins ; consolider le recueil de données dans les CASO ; développer et renforcer la dynamique de recueil de données pour l'ensemble des actions mobiles de proximité ; mettre en place des enquêtes spécifiques sur des problématiques ou populations rencontrées ; continuer à aider les missions de MdM à l'étranger qui veulent développer leur recueil de données ; s'ouvrir à l'Europe, concevoir et construire l'Observatoire européen de l'accès aux soins des missions MdM.
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