Résumé :
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[BDSP. Notice produite par InVS Bn9FER0x. Diffusion soumise à autorisation]. Introduction - L'étude OncoVIH a eu pour objectif, chez les patients infectés par le VIH en France, de décrire la distribution des cancers, une des causes principales de morbidité et de mortalité, et la survie à un an après leur diagnostic. Méthode - L'étude OncoVIH était une étude transversale de recueil prospectif des cancers diagnostiqués chez des patients infectés par le VIH entre le 01/01/2006 et le 31/12/2006. Les caractéristiques de l'infection à VIH et de la pathologie maligne au diagnostic du cancer, la survenue de décès et leur cause dans l'année suivant le diagnostic tumoral étaient recueillies. Pour comparer ces caractéristiques à celles des patients infectés par le VIH, des données ont été extraites de la cohorte ANRS CO4-FHDH. Résultats - En 2006,694 cancers ont été signalés chez 690 patients dont 669 avec les caractéristiques disponibles au diagnostic tumoral. Parmi les 349 centres cliniques participant, 282 ont signalé au moins une tumeur. Les cancers les plus fréquents étaient le lymphome non hodgkinien (LNH, 21,5%), le sarcome de Kaposi (16,0%), le cancer pulmonaire (9,4%), le cancer du canal anal (8,2%), le lymphome de Hodgkin (7,6%), le cancer cutané non mélanome (6,8%) et l'hépatocarcinome (5,6%). L'âge médian au diagnostic de cancer était de 47 ans (intervalle interquartile (IQR)=41-55). Comparés aux patients infectés par le VIH suivis dans ANRS CO4-FHDH (454, IQR=312-634), les nombres médians de CD4 au diagnostic tumoral étaient plus bas chez les patients diagnostiqués dans OncoVIH avec des cancers classant sida (193, IQR=67-357 p<0,0001) et non classant (329, IQR=193-500 p<0,0001). Les patients avec un cancer classant étaient moins souvent sous thérapie antirétrovirale avec une charge virale<500 copies/mL que ceux suivis dans ANRS CO4-FHDH (23% versus 67% p<0,0001). Avec 185 décès, la survie globale à 1 an était de 72% [IC95% : 68-75% ], avec des survies beaucoup plus courtes après un diagnostic de cancer pulmonaire (35%), d'hépatocarcinome (47%) et de LNH (65%). Conclusion - En 2006, deux tiers des cancers diagnostiqués chez les patients infectés par le VIH sont des cancers non classant sida. Nos résultats suggèrent que la prévention des cancers chez les patients infectés par le VIH requiert un meilleur contrôle de la réplication du VIH et de l'immunodépression qui lui est associée en plus de la prévention des autres facteurs de risque, tel le tabagisme. (R.A.).
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