Résumé :
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Une fois la phase de négociation terminée quels sont les effets de l'ARTT sur l'organisation du travail ? C'est la question que nous examinons ici, en faisant l'hypothèse d'une convergence historique entre deux mouvements : la réduction du temps de travail, d'un côté et l'érosion du travail collectif de l'autre. Le passage aux trente-cinq heures s'étant effectué, dans les administrations (cas que nous étudions ici), sans création d'emplois, de multiples micro-aménagements ont été mis ont été mis en uvre pour faire face à la situation. Or, en balayant les divers aménagements retenus dans l'administration de l'Equipement, un élément frappant se dégage : les parties du travail laissées de côté concernent presque toujours le travail collectif. Soit le travail collectif a été rationalisé et réduit à sa plus simple expression, soit le temps consacré à ce travail est le temps le plus entamé, soit la réorganisation occasionnée par l'ARTT conduit à des collectifs moins stables, plus transitoires. Il faut souligner, d'autre part, que dans bien des cas, cette réduction s'est accompagnée d'une importante transformation des formes de coopération. La coopération est souvent devenue plus formelle et plus abstraite. L'intensification du travail, lorsqu'elle s'est produite, a, par ailleurs résulté elle aussi de cette dynamique d'abstraction du collectif et d'isolement au travail ou de réduction du travail collectif.
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