Résumé :
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L'immigration, objet d'une surenchère politique et législative, reste un thème polémique en France. Après la loi du 26 novembre 2003 qui prolonge la durée maximale de rétention administrative et la loi du 10 décembre 2003 qui réforme le droit d'asile, un avant-projet de loi a été présenté début février par le ministère de l'Intérieur. Parmi les principales mesures de ce texte : le principe d'une immigration "choisie", le durcissement des conditions de regroupement familial et l'encadrement des mariages mixtes. Au niveau des intervenants, de nombreux changements sont également en cours. On assiste à une disparition de certains interlocuteurs et à une logique de guichet unique : le Service social d'aide aux émigrants et l'Office des migrations internationales sont ainsi réunis au sein de l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations, le Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations et la délégation interministérielle à la ville fusionnent en une Agence nationale pour la Cohésion sociale. Comment les professionnels du secteur médico-social qui agissent auprès des populations immigrées travaillent-ils dans ce contexte sensible ? Après une présentation du contexte réglementaire, ce dossier présente successivement : -la mise en place de formations sur l'interculturalité et le droit des étrangers à destination des professionnels -la résidence sociale Nelson-Mandela au Mans dont les résidants sont aux trois quarts d'origine étrangère -l'association grenobloise "Adate" qui forme et accompagne des demandeurs d'emploi immigrés -l'agence Sonacotra du Val d'Oise qui fait partie des sites pilotes retenus pour une adaptation du bâti au vieillissement de sa population initiale de travailleurs étrangers, majoritairement maghrébins -le difficile accès aux soins et la précarisation grandissante des étrangers et demandeurs d'asile.
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