Résumé :
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[BDSP. Notice produite par InVS noR0x7qk. Diffusion soumise à autorisation]. Introduction - La dépression, par ses cadres conceptuels et/ou étiologiques, constitue une maladie emblématique des nouvelles approches développées en épidémiologie sociale : l'épidémiologie biographique et l'épidémiologie contextuelle. Apporter des hypothèses de compréhension de cette maladie à partir de la complémentarité de ces deux approches est l'objectif de cette étude. Son but est de rechercher une association entre les évènements de vie potentiellement traumatiques dans l'enfance et la survenue d'un état dépressif à l'âge adulte et si, après ajustement sur les caractéristiques individuelles liées à la dépression, il persiste des différences selon le type de quartier de résidence. Méthodes - La cohorte SIRS (Santé, inégalités et ruptures sociales), suit un échantillon aléatoire de 3 000 individus représentatif de la population adulte francophone de Paris et de la première couronne depuis 2005. La présente analyse utilise les données individuelles recueillies en face à face à l'inclusion portant notamment sur l'état dépressif des sujets évalué à partir du Mini-Diag, les évènements de vie et les conditions sociales dans l'enfance. Le type socio-économique de l'IRIS (Ilots regroupés pour l'information statistique) de résidence des individus a également été pris en compte. Les analyses font appel à des modèles de régression logistique et multiniveau. Résultats - Après ajustement sur les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des sujets, plusieurs évènements biographiques survenus dans l'enfance, ainsi que certaines caractéristiques du fonctionnement familial, apparaissent fortement et indépendamment associés à la dépression au jour de l'enquête ; notamment le fait d'avoir été victime de violences sexuelles ou témoin de violences interparentales, mais également le fait que les parents aient connu de longues périodes de chômage ou de graves difficultés financières. Par ailleurs, après ajustement sur ces caractéristiques individuelles, la dépression reste plus fréquente dans les quartiers classés en zone urbaine sensible. Conclusion - Plusieurs évènements et conditions de vie dans l'enfance apparaissent préjudiciables à la santé mentale à l'âge adulte et des inégalités territoriales persistent après ajustement sur ces facteurs. De tels résultats relancent le débat sur les modalités de prévention, information et dépistage de la dépression. (R.A.).
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