Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 8kR0xIt8. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs. Après une première évaluation de la souffrance psychique effectuée en 2003 au sein d'une entreprise de 600 employés [Arch Mal Prof 2004 ; 65 : 326-34], une seconde enquête d'évaluation a été réalisée afin d'apprécier l'évolution de cette souffrance trois années après mise en oeuvre d'actions visant à réduire le stress au travail. Méthodes. Des questionnaires standardisés (General Health Questionnaire : CHQ 12, Maslash Burn-out Inventory : MBI, Job Personal Interaction Scale : JPIS, Duke's Social support) ont été soumis à 243 employés tirés au sort au sein d'une entreprise de 601 employés en 2003 et en 2006. Les principales actions correctrices, menées durant cette période, ont concerné l'amélioration de la formation, l'information et l'organisation du travail ; ces différentes composantes étaient statistiquement liées à la souffrance psychique lors de la première enquête en 2003. Les tests utilisés étaient le khicarré de Pearson et la régression logistique au seuil de 0,05 à l'aide du Logiciel SPSS (CDC Atlanta) version 13. Résultats/discussion. Entre 2003 et 2006, on constatait une amélioration significative des niveaux de souffrance ; c'est ainsi que la détresse psychologique (GHQ 12 supérieur à 12) a été réduite de 44% (p=10-7). La très forte détresse psychologique (GHQ 12 supérieur à 21) a été réduite de 75% (p<10-8). L'état de burnout, non mesuré en 2003, était de 5,8% en 2006. Les principales dimensions liées à la souffrance s'étaient modifiées entre les deux périodes : l'âge et la position hiérarchique dans l'entreprise n'étaient plus des facteurs déterminants de la souffrance ; il en était de même des formations et de l'équité au travail : seuls persistaient, statistiquement liées à la souffrance psychique, la charge de travail, l'imprévisibilité des tâches et la valeur perçue au travail. Conclusions. Les efforts faits par la direction en matière d'accompagnement aux changements (formations plus adaptées) et de management participatif ont contribué à la réduction des niveaux de souffrance psychique dans l'entreprise : il reste cependant à améliorer l'organisation du travail, en particulier le parasitisme des tâches et la reconnaissance du travail effectué. C'est ainsi que l'on pourra espérer une réduction encore plus marquée de la souffrance psychique et surtout une meilleure estime de soi des employés. L'utilisation de questionnaires standardisés et validés est devenue nécessaire pour le suivi évaluatif de cohortes ; le choix du GHQ 12 ou du MBI dépend de l'intérêt de l'investigateur.
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