Résumé :
|
Largement médiatisé, le principe de précaution est un de ces concepts dont beaucoup ne savent plus très bien s'il appartient au langage politique, au langage philosophique ou au langage journalistique ; s'il est le fondement d'un savoir constitué ou s'il est en quelque sorte le masque moralisateur que prend notre ignorance. Il semble que ce principe naît d'un constat et d'une exigence : du constat de carence de notre savoir et de l'exigence d'agir ou non en dépit de cette carence. Largement utilisé lors de crise médico-sociales comme celle de "la vache folle", le principe de précaution aurait immanquablement dû, selon certains, nous conduire à la suspension de toutes actions-mieux vaut ne rien faire que faire mal ou faire du mal. La volonté d'appliquer le principe de précaution est également à l'oeuvre dans l'attitude de refus d'une partie de l'opinion publique à l'égard des OGM. Devons-nous nous en réjouir en y voyant une moralisation de la science ? Devons-nous le regretter parce que nous préférons toujours le développement du savoir au renoncement et au choix de l'ignorance ? Le principe de précaution met parfaitement en évidence la nécessité de faire appel à des disciplines variées pour déterminer la possibilité même de son application, et en ce qui nous concerne, évaluer dans quelle mesure il peut influer sur notre champ d'activités. Ces questions sont difficiles, si ce n'est très difficiles, et ce colloque tente d'apporter les éclairages nécessaires à leur compréhension.
|