Résumé :
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L'économie aspire depuis longtemps à être reconnue comme une science et notamment comme la plus rigoureuse des sciences sociales. Cette scientificité repose essentiellement sur un concept, celui de l'homo oeconomicus qui incarne un agent économique idéal doté d'une rationalité absolue dans sa recherche d'une satisfaction maximale. Ce modèle n'a cependant jamais suscité l'unanimité, même parmi les économistes. Malte Fischer et Susanne Kutter montrent dans un article de la Wirtschaftswoche que les progrès des études sur le cerveau permettent enfin d'apporter un fondement scientifique à la remise en cause du modèle de l'homo oeconomicus. Certains économistes tentent depuis longtemps d'adopter une approche plus réaliste, intégrant les émotions et la cognition dans les modèles économiques. L'article de Bernard Paulre reprend cette idée en éclairant les origines épistémologiques, notamment l'économie de l'information, de ce qu'on appelle aujourd'hui l'économie cognitive. L'auteur s'interroge ensuite sur la place de cette approche au sein des sciences cognitives. Enfin le New England Economic Review montre comment les progrès réalisés dans le domaine de la psychologie économique ont déjà influencé les modèles économiques. Deux champs d'application sont plus particulièrement abordés : le marché du travail et les politiques économiques, notamment les politiques monétaires. A travers des cas concrets, les auteurs expliquent de quelle manière cette approche comportementale renforce la capacité explicative des modèles économiques et fournit par ailleurs un fondement intellectuel à l'économie keynésienne.
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