Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS HAgRR0x8. Diffusion soumise à autorisation]. Tous les matériaux au contact de l'eau destinée à la consommation humaine sont colonisés à des degrés divers par les micro-organismes. Les biofilms ainsi créés à l'interface entre les phases liquide et solide, possèdent une structure complexe. Ils sont constitués de cellules microbiennes uniques ou de micro-colonies enchevêtrées au sein d'un réseau d'exopolymères hautement hydraté. Le réseau peut être fortement mélangé à des composés minéraux ayant précipité ou à des produits de corrosion. Cette structure leur permet de s'accrocher au support, de se protéger contre les agressions extérieures, de constituer des réserves nutritives ou encore d'éliminer des déchets. Ce système n'est pas figé et évolue en fonction de très nombreux paramètres tels que la température, les éléments nutritifs, les mouvements hydrauliques, le type de matériau utilisé. La formation excessive de ces biomasses sur les parois des systèmes de distribution provoque une détérioration de la qualité de l'eau, d'une part d'un point de vue organoleptique (goût, odeur), et d'autre part, au niveau microbiologique (développement de micro-organismes pathogènes ou pathogènes opportunistes). Ces micro-organismes représentent, alors, un risque pour la santé du consommateur, essentiellement vis-à-vis des populations fragilisées. Afin de pouvoir estimer ce risque, la mise au point d'une méthode de caractérisation des biomasses fixées s'avère indispensable. Les méthodes analytiques employées sont très variables, exigent parfois du matériel coûteux et sont souvent peu reproductibles. Les techniques que nous décrirons font appel soit à une analyse in situ, soit à une mesure des biomasses après détachement de leur support. Les analyses in situ correspondent à une observation microscopique des biofilms après coloration. Si les mesures sont effectuées après décrochage des biofilms, les protocoles de détachement sont basés sur le grattage à l'aide d'écouvillons, sur l'emploi des ultrasons ou sur l'activité de molécules chimiques (détergents, protéases, carbohydrases...). L'analyse de l'extrait obtenu peut être réalisée grâce à des méthodes bactériologiques classiques (dénombrement sur milieux gélosés et identification des espèces présentes), des mesures biochimiques (dosage des protéines totales, de l'ATP), des techniques de biologie moléculaire (quantification de l'ADNr 16s par PCR). Chacune de ces méthodes donne des informations sur les biofilms mais n'aboutit pas à une caractérisation complète de ce dernier Seul le développement d'une méthodologie regroupant plusieurs des méthodes précédemment décrites permettra la connaissance approfondie des biomasses fixées sur les matériaux en contact avec l'eau potable.
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