Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS BlR0xCs8. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Décrire l'épidémiologie d'une flambée de syphilis infectieuse à Ottawa. Méthode : Examen d'un graphique rétrospectif des cas de syphilis infectieuse survenus à Ottawa de 2001 à 2006. Résultats : Les taux de syphilis ont plus que décuplé. L'épidémie était concentrée dans la population masculine, la majorité des cas (83,5%) s'étant produits chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HRSH). Ces sujets différaient de la population générale des HRSH vivant à Ottawa du fait de leur âge (ils étaient plus vieux), de leur probabilité accrue d'être séropositifs pour le VIH et de leur plus grande promiscuité sexuelle. L'irrégularité dans le port du condom par les HRSH pratiquant le sexe oral ou anal était omniprésente. Trente-sept p. cent des HRSH ont déclaré avoir eu des rapports sexuels avec des hommes de Montréal et de Toronto. Les manifestations viscérales de la syphilis, y compris la neurosyphilis, étaient plus courantes chez les sujets co-infectés par le VIH. Par conséquent, ce sous-groupe était plus susceptible d'avoir suivi une antibiothérapie prolongée. Nous avons observé un délai important entre le sérodiagnostic et le traitement. Moins de la moitié des cas traités se sont soumis à une nouvelle évaluation après six mois. Conclusion : Les partenaires sexuels multiples, les rapports sexuels oraux non protégés et le vieillissement de la population des HRSH étaient les principaux facteurs de risque ayant contribué à l'épidémie de syphilis. La co-infection par le VIH a modifié le tableau clinique de la syphilis et nécessité une approche diagnostique et thérapeutique plus intensive. L'interconnexion des réseaux sexuels des villes a sans doute contribué à la dynamique de la transmission locale de la syphilis, ce qui donne à penser que des interventions efficaces exigent une approche coordonnée à l'échelle nationale.
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