Résumé :
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Cet essai est destiné à permettre une meilleure compréhension du suicide dans son énigme. Le cheminement suivi intrigue et fait se répondre des références littéraires largement reconnues avec des données cliniques issues de longues années de soins aux suicidants. Les médias, comme certaines présentations scientifiques, le décrivent dans sa dimension essentiellement spectaculaire et émotionnelle ; il en résulte un aveuglement que les auteurs cherchent à contourner par l'étude de sa dimension historique et par la prise en compte des forces qui jouent dans la société contemporaine. Avec l'appui de la psychanalyse, ils contribuent à l'élaboration d'une clinique de la parole et de l'échange plus que d'une clinique du regard. Dans la rencontre avec ces sujets dont la souffrance n'avait pu trouver à se dire autrement, l'essentiel est de parvenir à travailler sur l'inter-subjectivité et non sur des idées ou des préjugés. Les réponses aux gestes suicidaires ne sont jamais simples et ne sauraient être déléguées aux seuls "spécialistes" : pour tous, accepter d'entendre le sujet, engager une relation avec lui impliquant un certain risque inhérent à tout lien de confiance, tels sont les préalables nécessaires à la sauvegarde de sa place d'humain.
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