Résumé :
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Dans une optique institutionnaliste et interdisciplinaire, l'objet de cette contribution est l'analyse des relations, créatrices d'identité politique, entre les modalités de partage territorial des pouvoirs et la dynamique des formes de solidarité qu'institutionnalisent les systèmes de protection sociale. Plus précisément, on soutient la thèse selon laquelle le système de protection sociale est partie intégrante du pacte fédéral allemand et que sa dynamique propre peut être expliquée, de manière non pas exclusive mais déterminante, par les caractéristiques et les contraintes spécifiques liées aux déclinaisons propres au fédéralisme tel qu'il est outre-Rhin. C'est pourquoi on s'attache dans un premier temps à mettre en évidence deux caractéristiques majeures du fédéralisme : l'imbrication politique entre les différents échelons et l'existence d'un Etat unitaire caractérisé par un haut degré d'égalisation des conditions de vie. Dans un deuxième temps sont exposées, sur la longue durée, les articulations entre fédéralisme et système de protection sociale, avant que ne soit explicitée la répartition des compétences et des financements dans le cadre constitutionnel contemporain. Dans un troisième temps, on montre alors comment, dans la période contemporaine, la dynamique du système de protection sociale, appréhendée de manière sélective sous l'angle des réformes des retraites et des débats sur la régionalisation de l'assurance maladie, peut être comprise à partir des deux caractéristiques fondamentales du fédéralisme allemand précédemment mises en évidence
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