Résumé :
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Ce numéro interroge la pensée victimologique devenue l'un des maîtres mots de notre temps. Son spectre d'application semble en extension quasi infinie : de la reconnaissance des accidentés de la route aux accidentés de la vie, des psycho traumatisés aux harcelés moraux, des maltraités sociaux jusqu'aux situations extrêmes de génocide ou de purification ethnique, le "concept" de victime fonctionne comme si un continuum social et psychique existait entre chacune de ces catégories. La pensée victimaire se construit en empruntant à des registres disparates : subjectifs, anthropologiques, juridiques, cliniques. A son escompte, il convient d'être attentif à sa capacité de réintérroger ses origines hétérogènes ; à son désavantage, la facilité à essentialiser la victime selon un régime non plus de l'épreuve mais de l'expertise.
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