Résumé :
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L'auteur revient, dans cet article, sur les conséquences de la canicule qui a frappé la France au cours de cet été 2003, et sur la manière dont la société a réagi à l'événement. Après avoir montré combien cet épisode illustre le défaut d'anticipation des pouvoirs publics et leur incapacité à tirer les enseignements du passé, il analyse la surmortalité constatée pendant cette période, ainsi que les facteurs et conséquences qui peuvent lui être associés. En particulier, il relativise le rôle que pourraient jouer, à l'avenir, les solidarités informelles (familiales notamment) dans l'assistance des personnes âgées dépendantes : selon lui, la complexification de la cellule familiale, ajoutée à la généralisation du travail des femmes, pourrait bien renforcer la dégradation de telles solidarités. Sur la canicule l'auteur relève la dilution des responsabilités et le manque de réactivité des différents échelons de la décision, mais souligne aussi la responsabilité collective des Français. Outre les chiffres (la part réelle de la canicule dans la surmortalité ne pourra être statistiquement établie, au mieux, que courant 2004), les solutions généralement énoncées pour éviter que se reproduise un tel événement sont, selon lui, souvent de trop courte vue et impliquent une réflexion plus avancée sur les interdépendances de nos activités. C'est pourquoi l'auteur exhorte à ne pas faire de cet épisode "un coup de chaud pour rien" et, appelle de ses vux un débat général sur les grandes tendances démographiques et sanitaires à l'uvre, et leur impact au sens large de la société.
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