Résumé :
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Le débat sur l'avenir de l'enseignement en France a rebondi, en cet automne 2003, avec la nomination d'une commission, présidée par Claude Thélot, chargée de procéder à un "diagnostic partagé" sur l'état de l'Ecole, lequel devrait servir de base à une future loi d'orientation dont le vote interviendrait début 2004. Au coeur des discutions qui occuperont les différents acteurs, la décentralisation de l'Ecole aura sans aucun doute une place de taille. L'auteur apporte ici sa contribution à ce débat majeur pour l'avenir de la société française, soulignant les défauts du système scolaire et montrant dans quelle mesure sa décentralisation pourrait y remédier. Il s'efforce, dans un premier temps, de montrer combien le système scolaire s'est éloigné des principes de gratuité, d'égalité et d'efficacité qui sont censés lui être inhérents. Il souligne que loin d'aplanir les inégalités sociales, il tend au contraire à les reproduire et que, contrairement à ce que pensent la plupart des Français, il est loin d'être le plus performant : les comparaisons internationales l'attestent. Selon l'auteur; c'est la centralisation excessive de l'Education nationale qui a engendré cette situation et qui en dépit des nombreuses réformes passées, bloque toute amélioration du système. C'est pourquoi il préconise d'expérimenter la décentralisation. Certes, celle-ci est aussi porteuse d'inégalités (sociales, régionales
), mais on peut y remédier, en les surveillant de près, par des systèmes de péréquation ; surtout, la décentralisation permettra, selon lui, de revenir au plus près des préoccupations des parents et des élèves, et d'adapter l'Ecole aux problèmes rencontrés localement. En ce sens, elle pourrait être aussi l'occasion de revaloriser la participation locale, donc, in fine, la démocratie.
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