Résumé :
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Cet article propose une première analyse des logiques à l'oeuvre dans la négociation des accords "Robien". Il repose sur une enquête de terrain auprès de douze PME, menée au premier semestre 1998, c'est-à-dire avant la loi Aubry, mais au moins un an après la signature des accords, ce qui donne un certain recul aux observations. Après avoir mis en évidence l'importance des motivations liées à l'image que l'entreprise souhaite donner d'elle-même à cette occasion, les auteurs montrent comment le dispositif de Robien a constitué un apprentissage de la négociation dans des entreprises souvent peu syndiquées ; ils distinguent quatre types de logiques à l'oeuvre dans l'établissement des compromis, lesquelles font apparaître la pluralité des motivations qui inspirent les salariés. S'agissant des effets de ces accords, l'étude fait apparaître l'importance des apprentissages collectifs liés à leur mise en oeuvre. In fine les performances économiques s'améliorent et les embauches permettent d'intégrer nombre de travailleurs précaires, même si dans l'immédiat l'effet total sur l'emploi n'apparaît pas toujours aussi important qu'espéré.
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