Résumé :
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Les nombreuses études comparatives menées sur les systèmes de santé européen ont mis en évidence l'existence de disparités importantes dans leurs structures et leurs modes de financement, en raison notamment des variables économiques et socio-culturelles utilisées pour les bâtir. Les systèmes de santé dentaire se singularisent par une indépendance marquée vis-à-vis de leur modèle national d'assurance maladie, mais ils tendent tous à considérer la prévention comme une charnière autour de laquelle vont s'articuler les futurs modèles de distribution des soins. Bien plus que les financements supplémentaires ou la diminution des coûts d'accès, ce sont les politiques publiques préventives et les rappels de patients pour un bilan systématique qui engendrent les comportements les plus efficaces. Les supports performants utilisés dans les pays anglo-saxons pour mener à bien les incitations à l'hygiène dentaire ont permis de modifier la structure économique de la distribution des soins dentaires en confiant au jeune adulte la responsabilité d'entretenir, selon des principes directement dérivés de la demande de santé définie par Grossman, un capital bucco-dentaire rendu maximal par les actions financées durant l'enfance et l'adolescence par la collectivité. Ce mode de distribution ne peut cependant être envisagé brutalement dans les systèmes qui n'ont jamais institutionnalisé la prévention sous peine d'accentuer les inégalités spécifiques aux soins dentaires.
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