Résumé :
|
Délinquance initiatique de l'adolescent qui teste les limites des adultes, délinquance pathologique enracinée dans des troubles précoces de la personnalité ou une histoire familiale disloquée, ces deux catégories de la délinquance juvénile sont connues depuis longtemps. Mais elles sont aujourd'hui dépassées par une forme nouvelle, apparue au milieu des années 1980 : la délinquance d'exclusion. Massive, territorialisée, liée aux quartiers dits de relégation, et chronicisBee par le chômage de longue durée, cette délinquance naît au fil d'une vie d'adaptation à la pauvreté, dans une société de moins en moins salariale et vouée à la débrouille individuelle, faite de petites magouilles et de délits sans qu'une frontière nette soit tracée entre eux. Confrontées à ce phénomène, les institutions chargées d'assurer l'intégration des jeunes dans le monde adulte révèlent leur inadaptation. L'ordonnance du 2 février 1945 qui constitue la charte de l'enfance délinquante donne la priorité à l'action éducative et offre une panoplie très complète de solutions à mettre en oeuvre. Mais la part croissante des jeunes dans les statistiques des crimes et délits suscite des interrogations sur l'efficacité d'un tel dispositif. Les politiques de "tolérance zéro" à l'égard de la délinquance et de ses causes, qui connaissent un grand succès au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, peuvent-elles constituer une alternative applicable à la situation française ?
|