Résumé :
|
Les mutuelles (régies en France par le code de la mutualité) intervenant sur le terrain du remboursement des frais de santé se sont toujours avérées jusqu'à ces dernières années franchement solidaristes. Même après la création de la Sécurité sociale après la Libération, elle ont continué à prôner les mêmes principes d'action. En effet, les mutuelles ne cherchaient pas à offrir un contrat d'assurance qui, couvrant un risque, devait impliquer le paiement d'une prime proportionnée à ce risque : elles proposaient d'un point de vue général l'adhésion à un système de solidarité, où l'on partagerait (entre tous) les dommages subis par la communauté des adhérents. Cependant les années quatre-vingt virent se modifier le contexte dans lequel se déroulait cette action : en lien avec un certain retrait de l'institution "Sécurité sociale" (qui élargissait les possibilités de développement), l'intérêt pour le marché du complément maladie s'intensifia aux yeux de concurrents ne répondant pas à la même logique (les sociétés d'assurance et les institutions de retraite et de prévoyance). Ce phénomène mit la mutualité dans une situation quelque peu difficile : il rendit nécessaire l'adaptation des usages mutualistes à cette "nouvelle donne". Cette transformation signifie-t-elle que les mutuelles doivent aller jusqu'à perdre leur caractère solidariste pour survivre.
|