Résumé :
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L'enfance a été un âge de la vie marqué par le silence et l'obéissance (et par l'incapacité juridique et morale). On se souvient qu'au XIXe siècle, des lois ont sorti progressivement l'enfant de la rue, de l'usine et des champs pour le fixer dans un monde à part : l'espace collectif de l'école et l'espace privé de la famille. Plus récemment la société se préoccupe de "l'intérêt" de l'enfant en valorisant son autonomie et en lui conférant des responsabilitBes. Cette prise de parole de l'enfant s'inscrit dans des pratiques nouvelles, familiales, professionnelles et sociales. Pour autant elle ne va pas de soi. Nous proposons une série de réflexions sur les enjeux et les contradictions qui accompagnent une telle mutation. Notons que celle-ci arrive au moment même où les jeunes, quelques années plus tard, auront beaucoup de mal à devenir financièrement autonomes et à s'insérer sur le marché du travail et donc à devenir socialement responsables. Nous avons porté notre attention sur des situations spécifiques, au plus près de la vie quotidienne de l'enfant ; certaines relèvent de l'espace privé (sociabilité quotidienne ou conflits familiaux), d'autres se déroulent au sein des espaces publics (l'école, la commune, le supermarché...). Des observateurs et des praticiens venus d'horizons divers nous aident à comprendre et à interroger cette évolution liée aux transformations des âges de la vie.
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