Résumé :
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Les incertitudes de la place du père dans l'éducation des enfants après le divorce sont toujours aussi grandes malgré le consensus qui règne sur l'autorité parentale conjointe, car elles renvoient à l'immense difficulté que nous avons à penser la filiation sans couple. Aujourd'hui encore, un enfant de divorcés sur trois perd le contact avec son père. Par ailleurs, dans l'analyse des débats parlementaires sur l'accouchement sous X que présente ici Cécile Emsellem, on voit transparaître deux conceptions antagonistes de la filiation, la filiation sociale et la filiation biologique, avec deux visions de la famille qui s'opposent. Si bien que, finalement, on peut se demander si le brouillage des repères juridiques qui affecte nos conceptions de la filiation est un simple brouillage, ou ne serait pas plutôt des traces de conflits et d'oppositions idéologiques irréductibles qui se superposent, et entre lesquels la loi, dans le respect du pluralisme, ne peut ni ne veut trancher.
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