Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSPACA 8GoR0x8m. Diffusion soumise à autorisation]. En France, malgré le mouvement des associations de malades, les personnes ayant des troubles mentaux graves n'ont pas encore consolidé un savoir partagé de leur condition. Cet article se démarque des définitions officielles, bien qu'encore instables, du handicap psychique, afin de montrer que l'échange d'expériences de ces personnes peut néanmoins produire les éléments d'un savoir ordinaire, que l'on qualifie de "patientique", et qui recouvre des situations où l'interaction de la maladie et du contexte et de la vie quotidienne se ressent. Des entretiens collectifs avec des membres de Groupes d'entraide mutuelle (GEM) et des patients hospitalisés nous ont permis de relever - grâce aux principes perspectivistes et d'analyse de conversation modifiée - des aspects centraux de l'expérience partagée de ces usagers, à la fois effets et sources de handicap. Ils font émerger par ailleurs la qualité invisible du handicap psychique comme obstacle au retour vers le monde des "normaux". Enfin, les effets dérivés des soins, des relations, et des prises en charge administratives, rapportés par les interviewés, constituent une sorte de double, ou handicap de substitution, comme le "handicap iatrogène" lié à la médication. Le savoir patientique aide ainsi à identifier le risque de reproduire ce contre quoi la reconnaissance du handicap psychique a été mise en place, à savoir la stigmatisation et la marginalisation.
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