Résumé :
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Au fil des chapitres, à partir de l'analyse comparative de l'action médicale en Santé sécurité routière et en Santé au travail, les deux auteurs démontrent qu'il conviendrait de ne pas tout rejeter de ce dispositif qu'est la médecine du travail, en passant d'un extrême à l'autre en matière d'aptitude médicale au travail. A l'occasion du 60ème anniversaire de la loi de 1946, les principes de Santé au travail gagnent à trouver aujourd'hui leur concrétisation dans le contexte émergent du concept de Santé sécurité environnementale. Concernant les Postes de Sécurité, ils soulignent la validité et la pertinence originelle des principes de cette loi. Elle permettait la mise en uvre d'une gestion environnementale des problématiques de prévention, d'hygiène et de sécurité que la réglementation, au fil des décrets et arrêtés promulgués durant ces soixante années, a souvent perdue de vue. Cette loi permet de répondre, encore aujourd'hui, à la fois aux attentes des salariés en matière de santé et aux exigences de la Société en matière de maîtrise collective des risques dans un souci global de Santé publique. Les auteurs mettent en lumière la nécessité d'une politique de santé transversale et systémique (en réseau) à propos de la prévention du risque routier et des addictions, associant médecins des soins, médecins agréés pour l'examen des conducteurs et médecins du travail. Tout le monde reconnaît la nécessité d'une double action environnementale (maîtrise des risques) et individuelle (vigilance médicale). Les médecins s'attacheront surtout à la promotion de la santé et non plus exclusivement, comme c'est encore le cas en Médecine du travail dans le secteur privé, au contrôle généralisé et systématique des aptitudes médicales de tous les salariés. Les auteurs soulignent la modernité de la loi de 1946, loi de Santé au travail " avant la lettre " ; en fait celle-ci ouvrait dès le départ toutes possibilités de promotion de la santé en milieu de travail. Ils démontrent qu'aujourd'hui, l'action médicale de contrôle des aptitudes n'est éthiquement envisageable que pour certaines activités professionnelles, comme c'est le cas des activités de sécurité présentant un risque réel pour l'opérateur et pour les tiers. Dans ces activités, l'expertise médicale reste incontournable ; cette évaluation des capacités/incapacités médicales au travail sera cliniquement cadrée et évaluée par un protocole sanitaire médicalement et socialement validé, comme c'est le cas en Santé sécurité routière.
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