Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC 7EJF8R0x. Diffusion soumise à autorisation]. Platon nous met en garde contre la confusion entre cuisine et diététique, justifiant ainsi le paternalisme médical, pendant que la tradition hippocratique considère la cuisine comme une médecine préventive. Ces questions reviennent de nos jours à propos de l'observance des recommandations hygiénodiététiques et des dérives que sont les comportements de restriction et d'orthorexie. Il semble qu'un compromis de nature hédoniste soit nécessaire avec la prise en compte du goût dans la prescription, toutefois insuffisant pour modifier une problématique du devoir et de la transgression. Une représentation de la maladie chronique comme limitation de la puissance de la vie permettrait de la dépasser. À cet effet, la distinction nietzschéenne entre malade et maladif, où la maladie se révèle être un critère des valeurs, apparaît fructueuse. Dans cette perspective, la personne malade peut, pour éviter une perte de son pouvoir-être, accepter une stratégie du détour, passant par une pratique à la fois prudente et normative, à contre-courant d'une autopunition. Néanmoins, une contradiction peut apparaître entre la rationalité médicale et la personne malade, en réponse à une question éminemment éthique, celle de son mode de vie. Un recours à la philosophie stoïcienne, qui intègre le sens de la mesure comme celui de l'exception, peut nous aider à dépasser cette contradiction.
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