Résumé :
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Les procédures de certification de la Haute Autorité de santé (HAS) sont désormais lancées et insistent particulièrement sur la qualité, l'évaluation et la sécurité des prestations délivrées par les établissements de santé. La mise en uvre d'un management hospitalier spécifique doit s'appuyer sur l'étude préalable de la perception des risques par les personnels des unités de soins, afin de favoriser l'adhésion de ceux-ci et l'appropriation de concepts communs partagés localement. Une communication spécifique doit être développée, notamment sur les idées de menaces et vulnérabilité, de typologie et de responsabilité des acteurs. Méthode : les auteurs ont interrogé un échantillon équilibré des personnels d'un centre hospitalier général de 1045 lits et de 2200 employés en les regroupant suivant trois catégories (Technico-administratif (TA), soignants (S) et médicaux (Med). Un recueil oral individuel d'interview direct de ces personnels portait sur leur ressenti en termes de vulnérabilité, menace, risque, information, typologie et responsabilité institutionnelle selon leur perception instantanée. Si la majorité se sent évoluer dans un milieu à risques, une minorité se sent plutôt menacée. Résultats : globalement, l'échantillon met en avant les risques organisationnels et individuels, plutôt que techniques et collectifs. Ils s'évaluent comme ayant dans l'ensemble, plutôt une assez bonne connaissance des risques liés directement à leur environnement professionnel immédiat, mais ont une formalisation générique encore trop souvent anonyme des responsables, telles l'hôpital ou la société. Le directeur de l'établissement y est ressenti comme personnalité majeure de la gestion des risques, bien avant le responsable médical du service ou du pôle. Conclusion : le concept de risques ne semble pas facile à définir par l'ensemble de l'échantillon, qui se reconnaît plus dans les concepts intermédiaires participant aux éléments de définition, et qui doivent faire l'objet de recherches sociologiques plus vastes et spécifiques au milieu des soins, avec la participation des personnels, et dont la communication et diffusion transversale peuvent favoriser l'adhésion participative à une culture de sécurité globale en milieu de soins. Ce petit sondage préalable incite à bien communiquer sur ces définitions avant toute appropriation de la part des personnels impliqués.
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