Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INVS l2R0xh5e. Diffusion soumise à autorisation]. La prophylaxie post-exposition au VIH (PEP) est le traitement standard en cas d'exposition accidentelle des personnels soignants au VIH (exposition professionnelle). Un tel standard n'existe pas en cas d'expositions non professionnelles. En Europe, rares sont les pays qui ont des recommandations visant à gérer les expositions non professionnelles au VIH, à l'inverse de la situation qui prévaut en cas d'expositions professionnelles. Le recours à une prophylaxie post-expositionnelle non professionnelle au VIH (NONOPEP) peut être justifié dans plusieurs situations : une plausibilité biologique, la mise en évidence d'une efficacité de la PEP dans des études chez l'animal et lors d'expositions professionnelles chez l'homme, une efficacité de la prévention de la transmission du VIH de la mère à enfant, et les études coût-efficacité. Ces évidences, ainsi que le fait que le risque de transmission du VIH soit similaire lors de certaines expositions non professionnelles et lors d'expositions professionnelles, et le fait que les informations sur les comportements et pratiques des médecins concernant les NONOPEP soient contradictoires ont abouti à la proposition de recommandations. Les membres participants au projet européen sur le NONOPEP, financé par la Commission européenne, sont des experts dans le domaine de la transmission et la prévention des pathogènes sanguins. Plusieurs réunions se sont tenues entre décembre 2000 et décembre 2002, ayant conduit à une analyse de la littérature sur l'évaluation du risque de l'exposition et à la rédaction de recommandations européennes sur la gestion de la prophylaxie post-exposition non professionnelle au VIH. La NONOPEP est recommandée lors de relations anales réceptives non protégées et d'échange de seringue ou d'aiguille lorsque la personne source est séropositive pour le VIH ou originaire d'un groupe de population où la prévalence au VIH est élevée. Toute combinaison d'antirétroviraux disponibles pour les patients séropositifs pour le VIH peut alors être utilisée, avec une préférence pour les traitements les plus simples et les moins toxiques. La PEP devrait être administrée le plus rapidement possible dans les 72 heures suivant l'exposition et pour une période de quatre semaines. Tous les patients devraient, au cours d'une période de six mois minimum après l'exposition, bénéficier d'un suivi médical avec un dépistage d'anticorps anti-VIH, un contrôle de toxicité des médicaments, et des conseils. La NONOPEP semble une pratique clinique à la fois faisable et fréquente en Europe. Les recommandations décrites ici ont fait l'objet d'un consensus, certaines restant cependant controversées, et doivent être mises à jour régulièrement. La NONOPEP ne devrait jamais être considérée comme une stratégie de prévention primaire. La décision finale d'un traitement doit être prise à l'issue d'une relation patient-médecin. Enfin, un système de surveillance des cas serait utile pour évaluer les pratiques de la NONOPEP en Europe. (R.A.).
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