Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0xK9555. Diffusion soumise à autorisation]. Introduction : Nous avons évalué une intervention de rénovation des latrines domestiques à Kaboul (Afghanistan) afin de mettre en évidence une éventuelle réduction des maladies diarrhéiques. Méthodes : Une étude cas-témoins portant sur 1238 cas et 625 témoins a été réalisée. Un modèle de régression logistique a été établi pour les enfants de moins de 5 ans et pour ceux de 0 à 11 ans ; les estimations obtenues ont par la suite été utilisées avec les résultats d'un sondage par grappes stratifié dans lequel on a appliqué la méthode d'autopsie verbale pour estimer le nombre de décès évités sur une période d'un an. On a ensuite effectué une analyse de coût-efficacité en prenant en compte les coûts directs et indirects de l'intervention et comparé les résultats à ceux d'interventions de soins de santé primaires recensées lors d'une recherche sur Medline. Résultats : L'étude de régression logistique conditionnelle a montré que les cas avaient une plus faible probabilité que les témoins d'habiter dans des foyers disposant de latrines rénovées (odds ratio (OR)=0,57, intervalle de confiance (IC) à 95% : 0,42-0,77 pour les enfants de moins de 5 ans, et OR=0,53, IC 95% : 0,41-0.67 pour les enfants de 0 à 11 ans). Les résultats de l'enquête par autopsie verbale sur la mortalité spécifiquement due à la diarrhée ont permis d'estimer le nombre de décès évités sur une période d'un an grâce à l'intervention, soit 235 (IC 95% : 109-360) chez les enfants de moins de 5 ans et 285 (IC 95% : 180-397) chez les 0-11 ans. Les estimations du rapport coût-efficacité allaient d'environ US$ 1800 à US$ 4100 par décès évité, selon l'âge considéré et le point de vue adopté pour le calcul des coûts. Conclusion : Il s'agit ici d'estimations prudentes puisque les calculs ne portent que sur une période d'un an, mais qui se comparent favorablement aux résultats d'autres interventions pédiatriques. Ces résultats sont importants, car le financement des interventions sanitaires est souvent limité par un certain scepticisme quant au rapport coût-efficacité des interventions.
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