Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS NR0x2H3i. Diffusion soumise à autorisation]. Les possibilités offertes ailleurs sont l'élément moteur de l'émigration. La nouvelle économie mondiale fondée sur les connaissances ouvre des perspectives sans précédent dans le secteur tertiaire à forte intensité de savoir en créant une demande de qualifications et de compétences supérieures que l'offre ne parvient pas à satisfaire. Les branches concernées pèsent des milliards de dollars, qu'il s'agisse de l'information, de la communication, des finances, des affaires, de l'éducation ou de la santé. Les principaux pays industrialisés sont des pôles d'industries de services à forte intensité de savoir et par conséquent des centres de recherche-développement qui, grâce à une politique d'immigration sélective, à des possibilités d'emploi intéressantes et à un recrutement ciblé, attirent des talents du monde entier. La quête d'une formation supérieure est l'autre raison qui amène les élites des pays moins développés vers les centres de l'économie mondiale du savoir. Ce sont donc à la fois les possibilités de formation et les perspectives de carrière qui sont à l'origine de la fuite et du "recyclage" des cerveaux. Ainsi privés d'une grande partie de leurs esprits les plus capables et les plus fertiles, les pays en développement tardent à constituer le capital humain nécessaire à la création du savoir. Pour inverser le mouvement et faire en sorte que les richesses intellectuelles soient mieux réparties dans le monde, les pays en développement doivent appliquer des stratégies audacieuses et créatives étayées par des politiques nationales qui visent à offrir des possibilités de formation dignes de ce qui se fait de mieux dans le monde, à mettre sur pied des industries de recherche-développement fondées sur le savoir et à financer ces stratégies. C'est la voie suivie par le Brésil, la Chine et l'Inde, qui assurent désormais une formation de tout premier ordre dans les domaines cruciaux pour leur développement, comme la biotechnologie et l'informatique, et qui, parallèlement, investissent dans la recherche-développement. De ce fait, seule une faible proportion des éléments les plus diplômés quittent le pays car les opportunités offertes dans le secteur de la recherche-développement séduisent les candidats locaux et attirent même des étrangers.
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