Résumé :
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A moins de deux mois du référendum français relatif à la Constitution européenne, le débat politique s'est ouvert en France, mêlant le fond, la forme et bien des sujets qui n'ont que peu à voir avec la question posée. Contexte économique morose, chômage en hausse (en France comme en Allemagne), délocalisations industrielles : les sujets qui fâchent sont légion pour inquiéter le citoyen français. D'autant qu'à chaque passage au pouvoir, les grands partis politiques (Union pour la majorité présidentielle et parti socialiste, notamment) ne se sont pas privés d'invoquer "l'Europe" ou la mondialisation comme boucs émissaires des difficultés qu'ils ne parvenaient à résoudre eux-mêmes. Dans une Union européenne élargie depuis près d'un an et après environ 10 ans de crise institutionnelle, la ratification de la Constitution sur laquelle se sont mis d'accord les Etats membres constitue une étape majeure. Les grands partis français en sont bien conscients, qui appellent à voter pour le "oui" à la Constitution, mais un "oui" entaché de querelles et dissidences internes qui contribuent à brouiller les enjeux. Président de l'Association française d'études pour l'Union européenne, l'auteur, expert reconnu en la matière, entend ici recentrer le débat sur l'essentiel : la Constitution elle-même, et non le contexte politique et socio-économique dans lequel elle est présentée aux Français. Il propose une analyse détaillée et équilibrée de ce texte : son origine ; les avancées qu'il comporte ou qu'il pourrait susciter ; mais aussi les lacunes et insuffisances qui le caractérisent et qu'une orientation davantage fédéraliste aurait sans doute permis d'éviter. Son propos, étonnamment pondéré de la part d'un Européen que l'on sait convaincu, ne doit pas leurrer : la réponse que fera la France à ce référendum sera décisive pour l'avenir de la construction européenne et le rôle de l'Union sur l'échiquier politique mondial. Un coup d'arrêt serait, à n'en pas doute, fatal.
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