Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSIF R0x2cgG5. Diffusion soumise à autorisation]. Dans les pays nordiques, la régulation de la vie familiale est enracinée dans l'histoire. Elle entretient une relation forte avec les questions de population ainsi qu'avec les questions d'emploi. Les politiques familiales se sont construites sur les valeurs social-démocrates fondées sur la solidarité et l'égalité, notamment entre les hommes et les femmes. Elles visent la création d'un environnement favorable aux familles, à leur développement et à leur bien-être, par une approche cohérente et intégrée de l'action publique, tant dans la formulation des politiques que dans leur mise en oeuvre. Leur objectif redistributif est fondé sur une conception de la solidarité sociale variable selon les pays mais qui se traduit néanmoins par un niveau élevé de prestations et de services et par une bonne qualité de prestations. Le financement de ces prestations est assuré par l'impôt, des impôts d'un montant élevé prélevés sur l'ensemble de la population. La dégradation de la situation économique avait suscité de nombreuses interrogations quant au devenir du modèle social nordique et quant à la générosité des États vis-à-vis des familles et à la qualité des prestations et des services. Le démantèlement annoncé des politiques d'aide aux enfants et aux familles n'a pas eu lieu : le soutien de l'État n'a pas été remis en question, ni dans ses objectifs, ni dans les moyens alloués. Dans tous les pays, mais particulièrement au Danemark et en Suède, l'offre d'accueil des enfants a augmenté sensiblement depuis le début des années quatre-vingt-dix. Cette offre s'est aussi diversifiée mais toujours avec le soutien des aides publiques, avec pour objectif d'accroître le temps parental consacré aux jeunes enfants. De plus, les politiques relatives aux congés de paternité, de maternité et congés parentaux se sont développées considérablement. Cependant, alors que tous les pays ont mis l'accent sur les systèmes de garde des enfants pour permettre aux parents de mieux concilier travail et vie familiale et d'atteindre un niveau élevé d'égalité entre femmes et hommes, l'accent mis sur la garde parentale à travers les congés divers a pour effet d'allonger les temps passés hors travail, surtout pour les mères puisque ce sont encore elles qui prennent, en premier lieu, les congés parentaux en dépit des mesures incitatives pour les pères. Le résultat risque d'être, paradoxalement, un creusement des inégalités entre femmes et hommes dans les possibilités de conjuguer vie professionnelle et vie de famille.
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