Résumé :
|
L'histoire de ces vingt dernières années du CNRS constitue un véritable cas d'école d'une incapacité gestionnaire. En effet, la décision des pouvoirs publics de lui donner le statut d'établissement public à caractère scientifique et technique (EPST), doublé de l'attribution d'un statut de fonctionnaire à ses personnels, était destinée à favoriser à la fois l'ouverture et la mobilité des activités de recherche en s'appuyant sur l'interdisciplinarité. Or, le CNRS et sa tutelle ont constamment échoué par rapport à ce double objectif. L'objet de cet article est de montrer qu'en privilégiant les réformes institutionnelles au détriment des réformes gestionnaires, la direction du CNRS et sa tutelle se sont engagés dans une voie erronée : consommant des énergies dans des conflits stériles au regard des objectifs affichés, elles se sont détournées de ce qu'il était essentiel, à savoir la mise en place de procédures et des outillages à même de déplacer les pratiques professionnelles des chercheurs vers ce qui était attendu d'eux. A l'inverse, pour préparer l'avenir, nous proposerons, parmi ces outillages, deux d'entre eux qui nous paraissent centraux : un référentiel 'multimétiers' des activités des chercheurs et, en corollaire, un référentiel 'multidimensionnel' d'évaluation de ces activités.
|