Résumé :
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André Grimaldi, chef du service de diabétologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, analyse point par point les raisons de la crise du système de santé : d'abord et avant tout le vieillissement de la population, le progrès médical, les insuffisances de la prévention, l'idéologie médicale scientifique qui a modelé une certaine vision de la santé et des rapports entre médecin et patient, les pathologies engendrées par la société elle-même, la particularité du système français qui fait coexister un financement public et une distribution privée, la pression des industriels de la santé, et enfin, le défaut de formation et de travail en équipe. Puis, en fervent défenseur du service public, il condamne la logique libérale sur laquelle s'appuye les récentes réformes de santé et rejette la vision d'un hôpital géré comme une entreprise. En dernière partie, il propose une autre orientation : celle d'une régulation publique, à l'opposé de la régulation du marché, qui reposerait sur deux impératifs : la mise en place au préalable d'un débat public et l'accroissement du contrôle public. Dans ce dernier point, il remet en cause l'exclusivité du paiement à l'acte ou la liberté totale d'installation, préconise une meilleure coordination entre les professionnels de santé et appelle le corps médical hospitalier à devenir, non plus une force d'opposition, mais une force de proposition.
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