Résumé :
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Au début du XXe siècle, les mouvements démancipation féminine sont à luvre aux États-Unis et en Grande-Bretagne. En France, où les femmes sont reléguées dans une incapacité civique et politique qui durera encore plusieurs décennies,certaines voient dans le travail social la possibilité de jouer un rôle compatible avec leur position. Cest ainsi quau début des années vingt, un groupe de protestantes, inspirées par une association philanthropique américaine, créent le Service social daide aux émigrants (SSAE). Pionnières, ces femmes le sont à double titre. Par leur engagement dans le social dabord, où tout reste à construire. Et par lintérêt quelles portent au sort des émigrants, soumis aux conséquences des conflits mondiaux et aux aléas des législations nationales.Ce livre retrace les origines du SSAE et sattarde sur la difficile période de lOccupation, qui voit certaines de ces pionnières prendre des risques personnels pour venir en aide aux victimes des persécutions raciales. Comme lécrit Nicole Questiaux dans sa préface, au-delà du SSAE, cest une certaine idée du travail social qui est ici en cause. «La tradition du SSAE a été de veiller jalousement à lindépendance du travail social. Lucienne Chibrac souligne que si la participation à la Résistance a été le fait de quelques responsables, la préservation de la déontologie et du secret professionnel a été portée par linstitution tout entière. Plus largement, elle fait réfléchir sur le travail social, son émergence, son évaluation, ses responsabilités.» (Extrait de la préface de Nicole Questiaux.). Lucienne Chibrac est assistante sociale. Actuellement conseillère technique au conseil général de la Gironde, elle a travaillé entre 1993 et 2004 au SSAE comme déléguée régionale, puis comme directrice de laction sociale. Ce livre est issu de sa thèse de doctorat dhistoire moderne et contemporaine sur le SSAE.
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