Titre : | L'impact des conditions de travail sur la santé : Une expérience méthodologique |
Auteurs : | Thomas Coutrot ; Loup Wolff ; Centre d'Etudes de l'Emploi. (C.E.E.). Noisy-le-Grand. FRA |
Type de document : | Rapport |
Editeur : | Noisy-le-Grand [FRA] : Centre d'études de l'emploi, 07/2005 |
Collection : | Rapport de recherche , num. 23 |
ISBN : | 978-2-11-094596-9 |
Description : | 145p. / pdf, tabl., graph., ann. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Santé mentale ; Santé ; Santé physique ; Impact ; Enquête ; Donnée statistique ; Exposition ; Condition travail ; Incidence ; Prévalence |
Résumé : | Ce travail s'est donné pour objectif de comparer systématiquement les performances des modèles dits " naïfs ", expliquant la prévalence des troubles de santé par les seules caractéristiques actuelles du travail des salariés, avec les modèles plus rigoureux au plan théorique, incluant un historique de certaines expositions professionnelles passées (modèles statistiques rétrospectifs), ou étudiant l'incidence (au lieu de la prévalence) des troubles en fonction soit de l'exposition à la date initiale (modèle longitudinaux standards), soit de l'évolution de l'exposition (modèles dynamiques). Le premier résultat concerne le faible impact de la prise en compte des facteurs de confusion comme la consommation d'alcool et de tabac, les modes de vie des personnes ou leur historique médical : les corrélations entre la santé et les conditions actuelles de travail mises en évidence par les modèles naïfs n'en sont pratiquement pas modifiées. Cela ne signifie bien sûr pas que ces facteurs sont sans effets sur la santé des personnes - bien au contraire, l'analyse montre les effets importants de certains de ces facteurs - mais que les effets des facteurs professionnels et des facteurs personnels jouent de façon largement indépendante. Autrement dit, l'absence de prise en compte des facteurs personnels ne biaise pratiquement pas l'évaluation des liens entre expositions et santé, du moins sur l'échantillon ici étudié. Le deuxième résultat concerne l'effet de la prise en compte de l'historique des expositions aux risques professionnels. Là encore, la plupart du temps, elle n'invalide pas les enseignements des modèles naïfs sur les liens entre travail et santé ; néanmoins elle amène assez souvent (un cas sur trois) à relativiser des corrélations, dont la significativité statistique observée dans le modèle naïf n'est plus assurée dans le modèle rétrospectif. Un troisième résultat concerne la comparaison entre modèles naïfs et modèles longitudinaux. Si - comme on pouvait s'y attendre - les modèles naïfs ne sont d'aucune utilité pour rendre compte des effets différés des expositions professionnelles sur la santé en ce qui concerne les pathologies lourdes (maladies du système respiratoire, nerveux, génito-urinaire, cancers ), en revanche leurs indications ne sont pas démenties - et sont même le plus souvent confirmées - par l'analyse dynamique pour ce qui concerne les infra pathologies, les troubles mentaux et musculo-squelettiques. Autrement dit il n'apparaît pas abusif d'interpréter en termes de causalité des corrélations statistiques observées entre certains risques professionnels (notamment les risques liés à l'organisation du travail) et certaines (infra) pathologies, tout en faisant preuve d'une nécessaire prudence due au fait que certaines de ces corrélations peuvent perdre leur significativité (surtout si celle-ci n'est pas très marquée) dans les modèles mieux spécifiés. Le quatrième résultat concerne les mérites respectifs des modèles " standard " et " dynamiques " (rappelons que les premiers expliquent l'incidence d'un trouble de santé entre deux dates par l'exposition à la date initiale, alors que dans les seconds la variable explicative est l'évolution de l'exposition entre les deux dates). Pour ce qui concerne les (infra) pathologies liées au stress, les modèles standard semblent sous-performants, dans la mesure où ils sous-estiment nettement l'impact des expositions sur les troubles santé. L'explication tient probablement à la plus grande réversibilité des troubles en cas de disparition de l'exposition, phénomène que le modèle standard confond avec une corrélation négative entre l'exposition et le trouble. |
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