Résumé :
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Dans la loi sur l'air, la définition du phénomène de pollution atmosphérique cite comme premier effet nuisible l'atteinte à la santé humaine. Le milieu urbain est caractérisé par les concentrations cumulées d'activités (industries, chauffages, transports), d'émission de polluants (cheminées, pots d'échappements), de concentrations dans l'air et surtout de population exposée aux effets. Tous ces éléments font que les populations urbaines sont confrontées à un risque sanitaire accru, notamment pour les sujets les plus sensibles. Cet article présente comment, au fil du temps, ce risque a été appréhendé par les autorités et par le public lui-même. La première approche, très ancienne, tint au ressenti (mauvaises odeurs). Les progrès de la chimie analytique permirent de quantifier des composés toxiques en trace et d'appréhender le risque non plus sur la base du seul ressenti. La toxicité des polluants pris individuellement, fut de mieux en mieux connue, notamment pour les fortes teneurs observées par exemple sur les lieux de travail en milieu industriel. Le développement de la surveillance de la qualité de l'air permit de mener des études épidémiologiques définissant les effets sanitaires du mélange de divers polluants à teneurs environnementales. Ces effets sont aujourd'hui avérés et l'article rappelle quelques résultats épidémiologiques récemment obtenus. Et demain ? Des progrès doivent être accomplis pour la connaissance de l'exposition des populations. Des réponses aux questions : "Qui respire quelle pollution ? Où ? Pendant combien de temps ?" sont en effet essentielles pour comprendre les effets et aider ainsi les autorités à les limiter. Les études à venir devront préciser le budget "espace-temps" du citadin type exposé à la pollution urbaine. La pollution intérieure, notamment dans l'habitat sera un point essentiel du progrès. Mais le défi de demain sera de convaincre les citadins qu'ils ont chacun un rôle à jouer pour limiter la pollution et l'exposition aux risques sanitaires pour eux-mêmes et leurs proches, autrement dit de travailler à l'éco-citoyenneté.
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