Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ENSP f5GR0xwf. Diffusion soumise à autorisation]. Le médicament en général, et les psychotropes en particulier, traversent une tempête médiatique, économique et judiciaire. On relève au fils des articles de presse, médias de tous ordres ou communiqués d'associations de patients-consommateurs : accusations de dissimulation frauduleuse d'effets secondaires ou d'études négatives, explosion de prescriptions indues et consommation banalisée sous les effets du marketing, dossiers d'AMM insuffisants, études contestables avec résultats proche du placebo. Pour ce qu'il en est des psychotropes, on a pu constater, au fils des ans, un effet de dilution sociale de la prescription, aboutissant à sa banalisation dangereuse et à la perte de repères diagnostics classiques, sous l'influence d'une psychiatrie extensive : au mieux syndromique, au pire symptomatique, ou sous forme de spectres englobant formes mineures et fac simile, prodromes, tempéraments et maladies... Ce rapprochement du patient avec le produit en fait un consommateur banalisé qui garde cependant des exigences de transparence, surtout s'il survient des effets indésirables. La Haute Autorité de Santé, installée en décembre a pour mission d'évaluer les services attendus de tous les actes de santé, y compris les médicaments. Nous sommes donc devant des enjeux à la fois médicaux et sociétaux considérables, dans lequel nous devons inscrire notre expérience et notre regard critique disent les cliniciens. Une instance nous permet de le faire localement déjà. Les Comedims (Comité du médicament et des dispositifs médicaux stériles hospitaliers) nous permettent d'échanger nos expérience et de faire des comparaisons fructueuses entre conférences de consensus, guidelines, recommandations d'AMM et pratiques cliniques. Nous avons assisté ces dernières années au creusement d'un fossé entre l'efficacité démontrée d'un médicament dans les protocoles de recherche, les recommandations des AMM et l'efficience de ce même médicament dans la situation clinique, forcément complexe. Il est temps d'interroger ce fossé.
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