Résumé :
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D'un côté, on a le bulldozer du très médiatique Richard Descoings, qui mène sa réforme tambour battant à la direction de Sciences Po, empiétant sans vergogne sur les plates-bandes de l'ENA. De l'autre on a la "délocalisation" forcée de cette institution si parisienne à Strasbourg, une "provincialisation" vécue souvent comme une humiliation, un exil définitif qui l'éloigne des centres de décision de la capitale, auxquels se destinent pourtant ses élèves. Et puis il y a ces critiques aussi virulentes que récurrentes d'une frange de la classe politique et du monde de l'entreprise, accusant l'Ecole nationale d'administration d'être à l'origine de tous les maux de la société française. Cette prestigieuse école, unique en son genre, créée en 1945 par le général De Gaulle pour former une force mobile de techniciens généralistes faisant le lien entre l'administration et le pouvoir politique, pourrait avoir du mal à passer sans encombre le cap de la soixantaine. L'école de l'élite française subit un affront sans précédant : les étudiants lui tournent le dos au moment où elle doit s'exiler à Strasbourg.
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