Résumé :
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Après le baby-boom qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, le taux de natalité a reculé partout dans le monde industrialisé. Nombreux sont les facteurs rendant plus compliqué qu'auparavant le choix d'avoir un enfant. La difficile conciliation entre vies professionnelle et familiale occupe une place essentielle dans un tel choix. Cette problématique est analysée par Gilbert Cette, Nicolas Dromel et Dominique Méda dans la "Revue de l'OFCE", qui retiennent entre autres éléments l'importance de la contrainte financière. Anne Bustreel et Tomo Nishimura illustrent ce propos dans "Innovations - Cahiers d'économie de l'innovation". A l'aide d'un travail économétrique basé sur une comparaison France-Japon, les auteurs calculent le coût d'opportunité d'un enfant dans chacun de ces deux pays. Il est nettement plus élevé pour une Japonaise que pour une Française, ce qui explique la différence très prononcée des taux de fécondité et d'activité professionnelle féminine. Dès lors, il n'est guère étonnant que les incitations financières jouent presque partout un rôle majeur dans les politiques familiales. Dans "CESifo DICE Report", Rüdiger Parsche et Rigmar Osterkamp présentent un panorama des dispositifs en vigueur dans les pays européens. Leur comparaison aboutit à un résultat surprenant : l'Allemagne est le pays le plus généreux en matière d'allocations familiales et avantages fiscaux tout en ayant un niveau de natalité parmi les plus bas au monde. En France, l'impôt sur le revenu exerce depuis longtemps, grâce au système du quotient familial, une fonction centrale dans les politiques de soutien aux familles. L'analyse par Camille Landais dans "Economie publique" du lien entre quotient familial et fécondité en France montre, d'une part, une influence positive mais très faible et, d'autre part, une sensibilité croissante à cette forme d'incitation selon le revenu.
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