Résumé :
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Pour les enfants de l'exil, on a pu parler de génération de l'entre-deux. La notion d'entre-deux comme espace thérapeutique a fait l'objet d'une remarquable étude dans ses rapports aux patients issus de l'immigration par (Dahoun). l'entre-deux peut devenir un espace contenant, un outil théorique qui permet l'élaboration psychique et la métabolisation des souffrances, liées notamment à la différence. L'entre-deux mondes est bien différent, car il s'agit tout au contraire d'un espace contraint où se retrouvent la problématique de l'adolescence, de l'exil et de la relégation, dans des oppositions irréductibles. Il existe des valeurs figées, non légitimes, mais qui se répondent de part et d'autre de manière paranoïaque, des mondes dont les logiques sont aliénantes. Le terme "monde" est ici le plus exact dans son aspect global, flou mais écrasant. L'enfance de l'exil est la représentation vivante de l'oscillation entre deux cultures, la native et l'adoptive, sans que celles-ci soient véritablement accessibles. C'est ainsi que les enfants de l'émigration maghrébine "sont Arabes et ne seront jamais des Arabes", de la même façon qu'ils appellent parfois "français" le reste de la population, les Français qu'ils ne seront jamais vraiment.
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