Résumé :
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La gestion des risques est aujourdhui largement utilisée dans les entreprises, car elle permet aux managers didentifier, avec objectivité, les forces et faiblesses de leur structure dans une situation donnée. La prise de décision devient alors plus aisée et saccompagne en général de mesures spécifiques pour maîtriser les risques auxquels lentreprise est confrontée : mesures de maîtrise opérationnelles, actions de formation/sensibilisation, assurance, provisions... Pour tous les acteurs qui portent la responsabilité de la production et de la distribution deau potable, lanalyse et la maîtrise des risques est devenue primordiale. Elle permet, dans bien des cas, déviter que lapparition dun événement perturbateur ne conduise à la crise. Du législateur aux élus, en passant par les opérateurs, chacun contribue, à sa manière, à un vaste système de management des risques qui apporte aujourdhui au consommateur des garanties essentielles sur la qualité de leau quil consomme. À la lumière des crises historiques, il est possible didentifier les principaux risques qui peuvent avoir un impact fort sur la qualité et la quantité de leau potable. Sajoutent à ces risques, des contextes particuliers, qui peuvent être générateurs de nouveaux dangers, tels que des actes de malveillance ou le changement climatique. La gestion de ces risques repose à la fois sur la mise en place dune réglementation adaptée et sur des outils méthodologiques dévaluation et de prévention, tels que ceux proposés par le Codex Alimentarius (HACCP), par les organismes de normalisation (ISO 9000, ISO 22000) ou encore par la direction générale de la Santé (Guide relatif à la prise en compte de la surveillance dans le cadre du contrôle sanitaire ; Guide l'évaluation de la vulnérabilité des systèmes dalimentation en eau potable). Dans tous les cas, lapproche est la même. Elle consiste, dans un premier temps, à identifier les dangers de manière exhaustive, puis à mettre en place des moyens de maîtrise, soit pour réduire la probabilité dapparition du danger, soit pour permettre la détection précoce de tout écart par rapport à la situation normale. Malgré lefficacité de ces dispositifs, une autre stratégie savère très complémentaire : la stratégie de la « mitigation » qui vise à mettre en place des moyens dits datténuation. Ainsi, lorsquil nest pas possible de prévenir les aléas, par exemple lorsque ceux-ci sont dorigine naturelle, des mesures concrètes peuvent être prises pour limiter les dommages potentiels. Tout est donc fait aujourdhui pour éviter la crise et en limiter les impacts. Mais si les crises sont heureusement des épisodes rares, elles restent néanmoins probables. Il convient donc de sy préparer avec professionnalisme selon quelques grands principes qui ont démontré leur efficacité au fil des années. La gestion des risques et des crises demeure un sujet transversal qui allie à la fois technicité et facteur humain. Au-delà des outils, la formation des différents acteurs opérationnels, le dialogue entre les parties prenantes (élus, opérateurs, services de lÉtat, citoyens
) sont et seront toujours des leviers efficaces pour activer une dynamique de progrès et damélioration continue, orientée vers la sécurisation de leau potable.
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