Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA qR0xGno9. Diffusion soumise à autorisation]. L'objectif de cette étude était de comparer les caractéristiques sociodémographiques et pénales, ainsi que les consommations de substances psychoactives des personnes alcoolodépendantes et non alcoolodépendantes incarcérées à la maison d'arrêt de Lyon en 2004. L'étude portait sur 2033 adultes masculins incarcérés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2004. Lors d'un entretien d'accueil réalisé à l'entrée en détention, un questionnaire administré était proposé à chaque détenu. Des données socioadministratives, pénales et relatives aux consommations de substances psychoactives étaient recueillies par un membre de l'équipe du SMPR. Au total, 1898 questionnaires ont été exploités. La comparaison des détenus alcoolodépendants (n=356) aux détenus non alcoolodépendants (n=1542) révélait une moyenne d'age plus élevée (34 ans versus 30 ans, p<0,001), un taux de chômage supérieur (50% versus 39,4%, p<0,001) chez les alcoolodépendants. Ils étaient également plus souvent récidivistes (62% versus 50,7%, p=0,001), consommaient davantage de subutex en mésusage (11% versus 3,2%, p<0,001) et présentaient davantage de souffrance psychique (21% versus 6%, p<0,001). Le traitement psychotrope, les consommations d'autres substances psychoactives, l'âge plus élevé et l'isolement sociofamilial étaient significativement et indépendamment associés à la dépendance à l'alcool. La prévalence élevée de l'alcoolodépendance à l'entrée en détention impose un dépistage efficace afin d'éviter la survenue d'un syndrome de sevrage. Une prise en charge pourra alors être proposée aux consommateurs dépendants, adaptée à leurs caractéristiques spécifiques : précarité sociale, polytoxicomanie.
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