Résumé :
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Depuis la Libération, la scolarisation de masse d'abord au niveau de l'école primaire, puis dans les années 70 au niveau du collège, l'omniprésence de l'écrit, tant sur le papier, sur les écrans, sur les produits de consommation que sur les murs de nos villes, et la marginalisation des personnes analphabètes, jusqu'à leur oubli, n'ont fait que conforter ce sentiment : il est indispensable de bien savoir lire et écrire dans notre société. La montée en puissance de l'exclusion et les mutations des économies post-industrielles ont servi de révélateur. En 84, l'Etat s'emparait de ce problème longtemps défendu par une association : ATD-Quart Monde, à qui l'on doit le mot "illettrisme". On a sans doute trop longtemps cru qu'une bonne définition précise pouvait circonscrire les abords flous du concept. Il s'est vite avéré impossible de faire l'économie d'approches théorisées, sans pour autant que de réelles démarches théoriques soient entreprises. Ces théories partielles des années 90 ont pris des directions radicalement différentes en fonction des points de vue adoptés mais aussi des intérêts des acteurs (linguistiques, psychologues, sociologues prestataires de formation, politiques..). Au moment où Luc Ferry met en oeuvre son plan de lutte contre l'illettrisme à l'école, que retenir aujourd'hui des oppositions de fonds, des expérimentations, des affrontements entre universitaires, des fausses polémiques, des détournements du concept, des slogans politiques ?
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