Résumé :
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Le cholestérol favorise l'athérosclérose avec, pour conséquence l'obstruction des vaisseaux, ce qui entraîne une nécrose d'organes et finalement la mort du patient. Pour suivre cette logique, le cholestérol alimentaire entraîne la mortalité cardiovasculaire... La France fait figure d'aberration avec une cholestérolémie moyenne relativement élevée, pour une mortalité heureusement basse. Ainsi la cholestérolémie moyenne est de 2,58g/l à Lille (étude MONICA) pour les hommes de 35 à 64 ans, supérieure à celle observée, dans la même étude, à Belfast (2,38g/l) mais la mortalité à Belfast est quasiment le triple de celle observée à Lille. Les Français mangent beaucoup, très gras, très arrosé d'alcool : la cholestérolémie devrait être très élevée, et la France leader en matière d'infarctus du myocarde. Ce n'est pas le cas, c'est même le contraire. L'enquête menée par l'auteur montre comment remettre en cause, en médecine, la notion de moyenne et comment l'influence de certains ingrédients alimentaires ne peut pas être étudiée de manière réductionniste indépendamment du régime alimentaire total : recettes, consommation de vins... Il ouvre un débat sur le rapport entre les mesures collectives et les comportements individuels. Il refuse les politiques globales alimentaires qui considèrent que l'individu n'est qu'un pourcentage de la société. L'intervention du politique en matière de prévention consisterait à privilégier les stratégies individuelles basées sur le dépistage. (R.A.).
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