Résumé :
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Jusqu'à quel point le corps fait-il l'identité d'un être humain ? Et pour combien de temps si quelque chose survit de lui, après sa mort, et qui n'est plus tout à fait son corps ? Dans toutes les cultures il semble que l'humanité, sous des formes diverses, fut amenée à se représenter l'être humain comme composé de deux parts : une part périssable et une part qui continue d'agir bien au-delà de la mort, même si elle n'est pas im-mortelle. Ces deux parts ne se réduisent pas nécessairement à "un" corps et "une" âme. Chez les Yanomami d'Amazonie tout individu a deux corps, son corps visible et un double animal, invisible, mais qui meurt quand l'autre meurt. Chez les Maenge de Nouvelle-Guinée l'individu a deux âmes, même s'il n'a qu'un seul corps. Comment comprendre ce qui est divisible et indivisible dans l'individu ? Et qui fabrique le corps des humains ? Suffit-il d'un homme et d'une femme, et quel est l'apport de chacun dans la composition d'un troisième ? Beaucoup de sociétés pensent qu'il faut plus de deux êtres humains pour faire un être humain. Il faut que l'esprit d'un ancêtre, ou l'action d'un dieu viennent sinon animer un être humain, du moins le rendre complet, l'achever. Chacun naît donc, avec inscrit à l'intérieur de soi, formant comme une sorte d'intimité impersonnelle, un ensemble d'idées, d'images, de valeurs, par lesquelles s'impriment dans son corps l'ordre ou les désordres qui règnent dans sa société. Seize anthropologues et historiens explorent ces réalités.
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