Résumé :
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La gestion des connaissances n'est, de loin, pas un phénomène nouveau. En 280 avant notre ère, à Alexandrie, après un siècle d'observations, les astronomes sont en mesure de calculer un phénomène très subtil, précession des équinoxes. L'axe de rotation de la Terre n'est pas stable, il tourne à la manière d'une toupie, avec une période de 26 000 ans. Ce phénomène est visible sur Terre de diverses manières, entre autres par le fait que le point vernal, qui est au début du printemps, recule tous les ans d'un angle de 5 secondes d'arc, un mouvement totalement imperceptible sans instruments optiques. Même si la mesure de l'époque est entachée d'une erreur de 30%, la simple détection de ce phénomène constitue déjà en soi un extraordinaire exemple de capitalisation des connaissances. Cela est à relier à la conception de la bibliothèque, qui loin d'être un lieu de stockage du savoir, était un outil pour un lieu vivant, la ville d'Alexandrie, et ses savants. Mais à cette époque, le stockage, donc la mémoire était temporelle, alors que maintenant elle est spatiale. Si Moïse revenait aujourd'hui, les tables de la Loi seraient diffusées instantanément sur Internet, commentées, remaniées, amendées, etc. Alors pourquoi cet attrait soudain pour la gestion des connaissances ?
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