Résumé :
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000La médiatisation de cette fin de siècle nous éloigne de l'approche technique, professionnelle et scientifique de l'adolescence en ramenant l'opinion publique au romanesque ou parfois à l'obsession de l'ordre, à l'éradication de toute violence. Le "Sauvageon" devient le bouc émissaire d'une société qui a tendance à identifier et à classifier en bons et mauvais objets. La justice n'échappe pas à ce phénomène et accentue les clivages entre victime et agresseur, récupérable et non récupérable. L'adolescence est une période "entre deux" où la personne doit faire le deuil de l'enfance et préparer l'abord d'un inconnu. Les adultes ne peuvent qu'exclure déresponsabilisation et diabolisation et doivent réaffirmer le droit constitutif de la filiation. La prise en charge des adolescents n'exige-t-elle pas de repenser les institutions en s'appuyant sur une éthique définie comme "la recherche d'un système de principes destinés à orienter l'action vers la plénitude du sens" (Robert Misrahi) ? L'interdisciplinarité n'est-elle pas l'une des conditions pour éviter l'effet manipulateur de préjugés assimilés à des présupposés ? Quelles sont les réponses possibles du point de vue des différents intervenants (juges, travailleurs sociaux, soignants...) ?
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