Résumé :
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En 1996 sont apparus les premiers médicaments permettant une réelle rémission de la maladie du sida : les antiprotéases. Entre le moment où leur efficacité fut avérée et celui où ils devaient être accessibles à tous les malades, seule une quantité très insuffisante était disponible en France. Face à cette situation temporaire de "choix tragique", le Conseil national du sida proposa de distribuer ces traitements trop rares par tirage au sort. L'article est une étude monographique de la genèse de cette situation, de la controverse que la préconisation du tirage au sort a suscitée et de ses conséquences. Il poursuit deux objectifs : 1) Il propose un modèle d'analyse des controverses, en étudiant l'articulation entre le travail des médias et une action collective ; 2) Il met en évidence les évolutions du réseau d'acteurs (firmes pharmaceutiques, cliniciens, associations de malades, agences, pouvoirs publics) qui assurent l'arrivée des médicaments VIH sur le marché français.
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